L’Entretien des illusions

Faire apparaître la disruption de l’architecture ou, dans la dispersion architectonique, faire subtilement réapparaître la question de l’architecture. Ce qui réapparaît alors n’est plus la même chose que ce que la disparition signale. Comment entretenir un jeu de simulations qui satisfasse au maintien de l’illusion de ce potentiel de présence ? Il y faudrait un service permanent de réanimation pour tenir la gageure de la survie de l’architecture, de la ville, de l’espace urbanisé, espace de contraintes… « Il y a du survival dans l’intervention comme il y a de l’Internet dans les canots de sauvetage » (X. J.). Par ailleurs, on constate que le traitement médiatique d’une intervention artistique à l’échelle urbaine peut avoir pour effet pervers d’occulter une part de l’intentionnalité de l’œuvre. Les médias traitent le site en tant qu’objet et l’organisation technique de l’entreprise donne généralement à fond dans ce sens pour augmenter l’impact « économique » et le traitement de masse de l’action, dès lors ramenée à son rôle d’« événement spectaculaire ». Or les disparitions d’édifices ou la projection à d’autres échelles d’éléments qui les constituent (il ne s’agit pas ici de déconstructivisme, exercice toujours lié à un discours) ne sont pas réductibles à des entreprises médiatiques : il en va du rapport intrinsèque de la présence-absence de l’objet et du lieu.