Lisbonne est, pour celui qui veut la traduire, une amoureuse épreuve.
Cette ville de la relation nous fait croire immédiatement à l’accessible. C’est l’accueil des yeux. Mais malheur à celui qui la croirait offerte, disponible comme une carte postale. Cette indécence n’est pas de son monde et l’erreur s’avèrera magistrale. Lisbonne est une leçon pour le peintre ou l’architecte convaincu de la nécessaire incursion dans le paradoxe, ce domaine dont se nourrit intensément l’échelle humaine. D’en bas nous nargue le haut. La dimension verticale est ici toujours présente, qui sans cesse dans le dessin nous échappe et nous épuise tant, lors de nos périples.
De près, cette ville se dévoile en couleurs franches, parfois violentes, mais s’acoquine de loin avec le subtil diffus, un « sfumato » d’ailleurs. Ce qui a pu faire dire aussi qu’elle était blanche.
Lisbonne qui entasse, range plutôt (car elle connaît le désordre ordonné) ses villages foisonnant de venelles, de becos au flanc de ses collines. Du haut des miradouros, il semblerait presque facile d’interpeller d’autres versants. C’est si près quand on est en haut, si près de tout et pourtant si loin.
Cet ouvrage est dû au travail des étudiants, un travail plein de générosité, un récit de confrontation difficile entre le regard qui apprend et l’espace de la ville.